la Cardère à lainer / Dipsacus sativus / La seule fleur qui ait travaillé à l'usine...
Cela fait 4 ans que je fais pousser cette plante dans mon jardin avec succès.
Cette plante magnifique et impressionnante est presque un « monument historique » qui a connu un glorieux passé mais qui a failli disparaître de France.
Dipsacus sativus (L.) Honck., de son nom vernaculaire, la Cardère à lainer, cardère des villes, cardère cultivée, bonnetier, peignes-bourriques, chardon de loup, grattoirs, hérissons, porcs-épics, ou encore cabaret aux oiseaux.
Description : C’est une plante bisannuelle, de 50 à 250 cm.
Le capitule est plus long que celui de la Cardère sauvage, bien cylindrique, les bractées de l'involucre sont plus courtes, les paillettes du réceptacle sont lisses et recourbées vers le bas.
Différente de la Cardère sauvage que l’on rencontre fréquemment dans les décombres et les fossés, la véritable Cardère à lainer, dite "Cardère des villes", dérive d’une espèce plus rare, et était autrefois cultivée pour l'industrie et l’artisanat textiles, afin de carder les fibres de laine. Depuis le 19ème siècle, sa culture s’est raréfiée au point de quasiment disparaître. La pauvre Cardère, remplacée par des machines métalliques, a bien du mal à se réhabituer à la vie sauvage. Si personne ne lui ouvre son jardin, elle est condamnée à faire partie très prochainement de la liste noire des espèces disparues, et ce malgré les services rendus aux humains dans le passé.
Ne vous trompez de Cardère ! La cardère cultivée ( Dipsacus sativus ) a des épines recourbées...La cardère sauvage ( Dipsacus fullonum ) a des épines droites
Le cabaret aux oiseaux :
Dipsacus dérive du grec Dipsan akeomaï = “Je guéris la soif”.
En effet les Cardères ont la particularité de retenir l'eau de pluie dans leurs feuilles caulinaires qui, soudées ensembles au niveau de la tige, forment une cuvette, pouvant retenir plusieurs décilitres d'eau.
Cabaret des oiseaux.
Elle a failli disparaître, vu son inutilité avérée, et a été sauvée dans les années 1970 par la revue "la HULOTTE" qui en a distribué des centaines de sachets de graines à tous ceux qui souhaitaient la sauver.
Pour en savoir plus ... Les numéros 61 et 62 de la Hulotte sont consacrés à la Cardère cultivée (trés rare) et à sa cousine la Cardère sauvage (couramment rencontrée dans la campagne) : ces numéros peuvent être commandés au prix de 16,50 e les deux (port compris) auprès de la Hulotte, 8 rue de l’Eglise, 08240 Boult-aux-bois, tél : 03.24.30.01.30, ou sur le site internet www.lahulotte.fr.
La cardère cultivée est la seule plante industrielle dont la fleur elle-même, une fois séchée et préparée, ait été utilisée comme outil. ... employée à peigner sans fin les draps de laine, les feutres, les lodens.
Ses crochets acérés, à la fois durs et élastiques, n’avaient pas leurs pareils pour tirer délicatement les fils de la trame, donnant à l’étoffe son aspect moelleux, ou feutré.
D’abord actionnée à la main ... Des documents très anciens montrent des peignes, ou « croisées », portant des têtes de cardère.
... puis, à partir du XIXème siècle, montée sur les énormes « laineuses ».
Les têtes étaient alors coupées à leurs deux extrémités, et fixées sur de grandes règles
ou des tringles d’acier.
Malgré son glorieux passé, elle a failli disparaître de France. Avec la concurrence des brosses
métalliques ou synthétiques (moins chères), la culture et le négoce de la Cardère se sont
éteints en France dans les années 1980. La Cardère n’est plus cultivée nulle part en France.
Pour que cette plante ne disparaisse pas, je propose des graines gratuitement à celui qui souhaite créer dans son jardin un petit îlot-conservatoire de Cardères.