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10 May

ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942

Publié par nivate  - Catégories :  #Capitaine Marin, #HISTOIRE

19 avril 1941, Roger fête ses 28 ans, il se trouve en situation de précarité dans une région  Française  non occupée par l’armée allemande qu’il ne connait pas, sans emploi, sans bien et avec sa jeune femme enceinte de 6 mois.

 

Comme beaucoup de Lorrains francophones, Roger fut expulsé dès le mois de novembre 1940, avec pour tout viatique une somme de 2000 francs. Cette somme correspondait à l’époque au salaire moyen / mois d’un ouvrier travaillant 48 heures / semaine.

Il fut conduit hors de la zone annexée dans une petite commune de Dordogne au Coux et Bigaroque en zone libre.

Les difficultés de ravitaillement qui touchent les Français sont particulièrement ressenties par les expulsés, déracinés dans un pays où ils ne possèdent pas d’attaches.

Par exemple, au Coux, le 13 décembre, les réfugiés se plaignent du manque de moyens de chauffage.

Certains choisissent d’unir leurs forces pour lutter contre la vie chère.

La crainte de l’isolement et le désir de rester groupés entre personnes de même origine est coutumier. Ainsi, le contrôleur Périquaud, chargé du canton de Saint-Cyprien, indique au sous-préfet de Sarlat qu’ :

 

« Aucun des réfugiés d’Hayange n’a voulu aller habiter les nombreux villages épars de la commune de Coux où il existe cependant des maisons vides bien plus confortables que dans le bourg, et qui pourraient loger encore plus de monde. »

 

 

Le gouvernement de Vichy alloue aux expulsés une allocation mensuelle de 500 francs, mais elle cesse d’être versée à ceux qui ont retrouvé un travail rémunéré.

Les autorités incitent fortement les refugies à se mettre au travail.

Le refus répété d’accepter un travail peut entrainer la suppression des allocations.

Malheureusement, Roger n’est pas très qualifié pour trouver un emploi dans une région rurale en plein cœur du Périgord noir.

D’ailleurs, le contrôleur de Saint-Cyprien note ainsi au sujet des expulsés d’Hayange, le 28 novembre 1940 :

 

« il me paraît impossible de trouver du travail dans notre region à des ouvriers métallurgiques. Saint-Cyprien, qui est le centre le plus industrialisé de la région, n’a que des usines à ciment, chaux et maintenant une exploitation de charbons qui embauche des ouvriers sans spécialités, du moins pour le moment, où on commence juste les travaux. »

Mais comment réagi le gouvernement de Vichy ?

 

Celui-ci est fort bien renseigné sur ce qui se passe dans les départements annexes, mais ses protestations demeurent toutes platoniques et restent sans publicité ( pas de communiqué dans la presse, ni à la radio).

 

Le maréchal Pétain, dans un message du 8 octobre 1940, déclare :

 

«  A nos populations d’Alsace et de Lorraine contraintes de quitter brusquement leurs villes et leurs villages, j’adresse l’expression de notre cordiale sympathie. »

 

Mais Vichy rompt son silence lors des expulsions massives de Lorrains car le gouvernement fait publier, le 15 novembre 1940, par les journaux de zone libre, un communiqué de protestation très énergique.

Le 30 novembre, le maréchal Pétain adresse à la France son message sur les Lorrains expulsés :

 

«  Depuis le 11 novembre, 70000 Lorrains sont arrivés en zone libre, ayant dû tout abandonner. Ils ont tout perdu, ils viennent demander asile à leurs frères de France. Ce sont des Français de grande race, à l’âme énergique, au cœur vaillant etc… ».

 

Mais, après ce communiqué à la presse, plus Rien.

ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942

Roger devait se sentir plus que révolté et humilié face à sa condition ainsi qu’au mépris de ce gouvernement qui collabore avec l’ennemi.

Il ressent une haine viscérale contre le « boche », l’ennemi de toujours.

Le boche, il l’a combattu en mer, fut blessé, démobilisé, de nouveau annexé, expulsé, dépossédé, réfugié, désœuvré et surtout trahi par son gouvernement.

Cette haine farouche de l’ennemi se répercuta contre le gouvernement de Vichy et au maréchal Pétain.

 

« La trahison est plus à craindre qu'une guerre ouverte, parce qu'il est plus

difficile de se garantir d'une embûche, que d'une attaque ; elle est aussi plus

odieuse. On se réconcilie avec des ennemis jurés, on leur donne sa confiance ;

mais on ne fit jamais la paix avec l'homme qu'on reconnut traître, toute

confiance est désormais impossible ».

  Critias cité par Xénophon dans le procès de Théramène

(404 avant Jésus-Christ)

 

Et cette trahison, il l’a saisi dès le 24 octobre 1940, un mois après être rentré dans ses foyers à Hayange ou plutôt à Hayingen, quand Pétain offre une poignée de main à Hitler en gare de Montoire.

Caricature signée Arthur Szyk, New-York, 1941 (Doc. JEA/DR).

Caricature signée Arthur Szyk, New-York, 1941 (Doc. JEA/DR).

Le jour de son anniversaire en 1941, le 19 avril, l’espoir ressurgit.

La France Libre par l’intermédiaire des ondes de la BBC diffuse un avertissement.

 

Les Français parlent aux Français :

 

«  Français dépouillés par l’ennemi et par les services de l’ennemi, écoutez la France libre qui défend les biens de chacun de vous, comme elle défend le patrimoine de la nation. L’ennemi chasse de chez eux et dépouille les Alsaciens et les Lorrains. Dans toute la France occupée, il pénètre, au préjudice de l’Etat, des départements, des communes, des établissements publics, enfin des particuliers, des spoliations que défend le droit des gens.

Ailleurs, il ordonne des actes non moins criminels : ceux qui sont suspects de vouloir résister toujours ou de relever la tête risquent de tout perdre du fait de ceux qui obéissent à l’ennemi.

Une fois de plus, l’ennemi viole les principes solennellement reconnus par les nations civilisées à la Haye en 1907 et qu’il n’avait pas encore osé répudier lors de la conclusion de l’armistice.

La France libre déclare qu’elle ne reconnaîtra aucun effet à ces actes de confiscation, ni aux autres actes qui ne relèvent pas d’une gestion normale.[…]

Ceux qui, en France, voudraient profiter du malheur d’autrui et collaborer à l’œuvre de l’ennemi pour faire une bonne affaire, doivent se sentir comme avertis.»

Mais, il faut parer aux besoins de tout les jours et trouver au plus vite un emploi car dans quelques mois ; Roger sera père.

En mai 1941, Roger apprend qu’une entreprise innovante AUTOCARBONE recherche une personne pour monter des fours à carbonisation. On lui fait entendre que pour postuler, il fallait être un ancien de la marine, de pouvoir travailler en hauteur et d’avoir des notions de mécanique. Un emploi qui lui correspond parfaitement et il postula pour ce poste le 25 mai par courrier.

Concevoir des fours à carbonisation était sans nul doute un emploi plus que stable étant donné qu’à la fin de l’été 1940, la pénurie de charbon se confirme aussi bien pour l’approvisionnement de l’industrie que pour les besoins domestiques. Des usines sont sur le point de fermer en 1941 à cause de cette pénurie.

Mais le problème majeur durant la guerre c’est les moyens de transport : le moindre déplacement devient très compliqué. Tout est à repenser et cela touche toutes les couches sociales : de nombreux véhicules ont été réquisitionnés par l'armée française en 1939, tout comme les chevaux.

Un nombre maximum de véhicules est autorisé dans les départements occupés et les préfectures commencent à distribuer les bons d'essence en septembre 1940.

A partir du 1er/09/1941, la circulation des voitures de tourisme, celles dites commerciales, des motos, des vélomoteurs, des bicyclettes et tricycles à moteur fonctionnant à l'essence, est interdite de jour comme de nuit sauf autorisation spéciale, délivrée par la préfecture régionale, pour les voitures de police, les ambulances et celles des métiers de la santé.

Donc durant la deuxième guerre mondiale, de fortes restrictions sur les matières premières incitaient à la  recherche d’alternatives plus ou moins performantes.

Ainsi une dynamique se mit en place pour fabriquer en quantité du charbon de bois pour alimenter les moteurs à gazogène dès les années 1941 et 1942.

 

 

VEHICULES ET GAZOGENES PENDANT LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE EN FRANCE

 

Année

1938
1941
1942
1943
Fin 1944

Véhicules utilitaires

470 000
430 000
400 000
350 000
100 000

Dont à gazogène

2 200
73 000
105 000 
131 000
89 000

 

La production de charbon de bois destinée aux véhicules équipés de gazogènes, a permis d’économiser 1 500 000 tonnes de produits pétroliers pendant la guerre 1939-1945.

 

 

 

Ce moteur dit « pauvre » est utilisé pendant cette guerre car face à la pénurie d'essence, il était facile à construire et à utiliser. Il en existe plusieurs modèles suivant le combustible utilisé (bois ou charbon) et le sens de la combustion (tirage par le haut ou par le bas ou à tuyère). En 1941, on estime 50000 camions et voitures roulant au gazogène. En 1944, le chiffre a doublé.

 

Mais LE moyen de transport des années quarante est incontestablement le Vélo.

Toute la France se met à faire du vélo.

Jusqu'en 1942, son achat reste possible même si les classes moyennes ont du mal à s'en offrir un, même d'occasion. Le premier prix tourne autour de 1500 francs.

ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942
ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942

Le 28 juin 1941, Roger reçoit une réponse positive à sa demande d’embauche chez AUTOCARBONE.

 

Son poste consiste à être chef d’équipe sur un chantier pour monter une station de carbonisation dans l’usine  HUILLARD à Saint-Denis-Les-Murs, et doit se présenter le 30 juin pour sa période d’essai.

 

Deux jours pour s’organiser, trouver un moyen de transport pour parcourir environ 150 kilomètres et mettre sa femme Lucie entre de bonne main car elle arrive à terme et il sait qu’il ne pourra être présent lors de l’accouchement.

ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942
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Et effectivement, en déplacement pour son nouvel emploi, il ne sera pas là pour la naissance de son fils ; Guy né le 06 juillet 1941 à BELVES en Dordogne.

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L'Etat Français établira également pour ce nouveau né une carte de réfugié.

Pour Roger, son emploi en sein de l’entreprise Autocarbone lui donne amplement satisfaction et malgré l’éloignement de son foyer au Coux.

Après sa période d’essai dans l’entreprise HUILLARD, Roger se rend à la maison mère située à FARSAC-EYMOUTIERS dans la Haute-Vienne ( à 160 kilomètres de Coux).

Et il découvre son dirigeant le vicomte Antoine de ROMANET qui dirige depuis  son château son entreprise de fours à carbonisation.

FARSAC situé sur la commune d’Eymoutiers est un lieu dit : château de Farsac.

C’est un château datant du 16ème siècle avec comme caractéristiques : un moulin, des parties agricoles et des jardins.

En 1941, vivaient au château le vicomte avec sa femme Mme De Romanet, née TOPLET Valentine, son ouvrier agricole TALLET et dans le corps de ferme la famille PERIGAUD.

Par l’intermédiaire de Roger, une dénommé BEAULIEU d’origine Belge qui travaillait avant guerre chez DE WENDEL à Hayange et expulsée comme lui , fut également embauchée en tant que secrétaire.

 

ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942
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ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942
ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942

C’est dans ces conditions que Roger entrevit  ses nouvelles fonctions de monteur et d’homme de confiance pour les multiples chantiers à travers les régions environnantes.

Il touche un salaire 1200 francs/mois plus des indemnités journalières de 50frs/jour.

 

 

 

ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942
Compte en novembre 1941

Remis à Farsac 500

par AR (Antoire Romanet) : 1000

Voyage : 291

divers : 100

Pour se loger : 55

Mois : 1200

indemnité de 21 jours : 1050

Fin 1941 et l’année 1942, Roger dut réaliser de nombreux chantiers pour le compte De Romanet et pour cela il devait faire preuve de beaucoup de mobilité, d’initiative et de polyvalence.

Comme l’atteste les rares documents, il dut se rendre fin 41 dans l’entreprise FOUR & LESCURE à Mauriac dans le Cantal. Pour l’anecdote, il détestait manger du fromage mais dans le Cantal, il fut conquit par les  fromages de la région et il prit énormément de poids.

Puis début 1942, il se trouve vers  Roanne en région Auvergne-Rhône-Alpes.

ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942
ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942
ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942
Description du four autocarbone semi-continu type forestier 643 / fonctionnement /rendement...Description du four autocarbone semi-continu type forestier 643 / fonctionnement /rendement...
Description du four autocarbone semi-continu type forestier 643 / fonctionnement /rendement...Description du four autocarbone semi-continu type forestier 643 / fonctionnement /rendement...

Description du four autocarbone semi-continu type forestier 643 / fonctionnement /rendement...

Roger perché en haut du four, la seule photo de lui de cette époque./                     photo Sté AUXILIAIRE D'ENTREPRISE 118, rue d'Avignon NIMES
Roger perché en haut du four, la seule photo de lui de cette époque./                     photo Sté AUXILIAIRE D'ENTREPRISE 118, rue d'Avignon NIMES

Roger perché en haut du four, la seule photo de lui de cette époque./ photo Sté AUXILIAIRE D'ENTREPRISE 118, rue d'Avignon NIMES

Tout ce que l’on peut dire c’est que l’entreprise AUTOCARBONE se porte relativement bien avec beaucoup de chantiers. Roger gardera de ces travaux des plans industriels de machines : 9 plans datés d’octobre 1941 à fin décembre 1942.

ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942
ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942

Pendant ces années, il apprit aussi à connaitre son patron : le vicomte DE ROMANET (A.R.).

Un personnage tout à fait remarquable par son intelligence et son inventivité. Il imaginait et concevait toutes sortes de machines et d’engins, il avait à son actif plus de 40 inventions et brevets déposés.

Cela rendait Roger admiratif et respectueux face à cet intellect, ils avaient  en outre reçu une éducation similaire et ils s’appréciaient considérablement.

Mais A.R. avait aussi ses défauts, il était relativement négligent et oublieux vis-à-vis de ses employés.

Il suffit de voir les ordres de missions pour s’apercevoir de son manque d’intérêt et en plus il était mauvais payeur, il fallait toujours réclamer sa paie.

ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942
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Mais courant 1942, Roger apprend que les autorités Française d’Algérie et du Maroc ont lancé dans les mairies, un appel  et un recensement détaillé de volontaires issus de l’expulsion d’Alsace Moselle.

En fait, la Mission Alsacienne et Lorraine en Afrique Française (MALAF) cherche à conforter la colonisation et propose à 3000 immigrants issus de l’expulsion de rejoindre l’Algérie.

Roger se laissera tenter par cette demande et sera volontaire pour rallier l’Algérie.

Ce pays il le connait un peu pour y avoir fait escale quant il était dans la Marine Nationale et puis, il pourra certainement profiter d’avantage de sa femme et de son tout jeune garçon. Car c’est un fait, l’éloignement lui pèse, il aimerai goûter à la vie de famille et arrêter les déplacements dans cette France de restrictions sous le jouc de Vichy.

Il risque le coup.

Et la MALAF lui propose le 23 juillet 1942, de chercher sur place, en Algérie, un emploi susceptible de l’intéresser.

Le 18 aout, on lui annonce qu’un emploi de monteur et conducteur de fours de carbonisation dans la Sté CHARBONAC à Alger lui est déjà réservé.

ARTICLE 6 / Un Mosellan expulsé en Zone Libre 1941 / 1942
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Mais il ne partira pas. Les raisons ont ne les connaitra jamais.

On peut faire que des suppositions :

Il devait mettre un terme  au contrat le liant à A.R. et il se peut qu’il avait des scrupules d’abandonner l’entreprise qui l’avait formé.

 

Peut-être aussi, que Roger n’avait plus envie de partir de France, il avait ses habitudes et noué des liens dans cette région Limousine.

 

Ou bien, que les événements historiques ont empêché cet exile en Afrique du nord car le 8 novembre 1942, les troupes anglo-américaines débarquent au Maroc et en Algérie.

En réponse à cette invasion, le soir du 10 novembre, l’opération Anton, nom de code de l’occupation de la zone libre française fut lancée sur ordre d’Adolf Hitler.

Le soir du 11 novembre, les blindés allemands avaient atteint la côte méditerranéenne. L’objectif principal des Allemands était la capture de la flotte française dans le port de Toulon.

Mettant en application les ordres de Darlan de Juin 1940, le commandant de la flotte Française, l’amiral Jean De Laborde, ordonna de saborder la flotte le 27 novembre en rade de Toulon à l’arrivée des Allemands.

La flotte perdue s’élevait à 3 cuirassés, 7 croiseurs, 28 destroyers et 20 sous-marins. 

Tous les villages, toutes les villes de France  sont désormais dans la guerre.

Celle-ci n'aura plus seulement comme visage le ravitaillement difficile, l'absence du fils ou du mari, et, çà et là, les bombardements. Les carrefours vont se couvrir de poteaux indicateurs aux lettres gothiques, le drapeau à croix gammée va flotter sur certains édifices, les uniformes verts vont déambuler dans le Midi qui depuis douze siècles n'a pas vu d'envahisseur germain.

 

Une nouvelle déclaration de Pétain :

" Français, je croyais avoir vécu les jours les plus sombres de mon existence. La situation d'aujourd'hui me rappelle les mauvais souvenirs de 1940... Je salue avec douleur les militaires... et tous ceux qui tombent pour l'honneur de l'Empire et la sauvegarde de la patrie... Français de la Métropole et de l'Empire, faites confiance à votre Maréchal qui ne pense qu'à la France."

 

Au début de l'après-midi, les Allemands occupent les postes d'émission et interdisent la diffusion des protestations.

Pétain n'a plus qu'une fiction de souveraineté.

Dans Vichy, Allemands et italiens s'installent. La Gestapo sous l'autorité de Geissler dresse ses premières listes de suspects etprépare des arrestations.

Le gouvernement de Vichy est placé sous le contrôle et l'influence directe de l'Allemagne.

 

Le gouvernement de Vichy est placé sous le contrôle et l'influence directe de l'Allemagne.
Le gouvernement de Vichy est placé sous le contrôle et l'influence directe de l'Allemagne.
Le gouvernement de Vichy est placé sous le contrôle et l'influence directe de l'Allemagne.

Le gouvernement de Vichy est placé sous le contrôle et l'influence directe de l'Allemagne.

Au matin du 11 novembre, quand les convois allemands traversent Limoges, la population est désœuvrée et abattue. Mais devant les drapeaux nazis et face aux uniformes vert-de-gris, Roger ressent une violente colère. 

 

Maintenant que les boches sont là, pour lui les choses changent radicalement.

La première des choses à faire, c’est de faire venir sa femme et son fils près de lui.

Et pour ce faire, il demande à son patron Antoine De Romanet la possibilité d’avoir un logement pour lui et sa famille dans une des dépendances du château de Farsac.

Fin 1942, Lucie et Guy regagnent leur nouveau foyer à Farsac. Roger aura une retenue de salaire pour le logement de 3 Frs par personne et par jour (mais que pour deux personnes) et pour une stère par mois de bois blanc, pin ou châtaignier pris sur la route, soit 70 Frs.

 

Sa famille en relative sécurité, Roger fera désormais tout son possible pour nuire aux boches pour la Libération de la France.

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